Gourin, de 39 à 45 : chronologie

19 juin : arrivée des troupes allemandes à Gourin. Des soldats allemands mettent en place une mitrailleuse au grand carrefour, les jours suivants ils enlèvent les gros obus allemands de la première mondiale guerre placés en trophées aux quatre coins du monument aux Morts.

16 août : la kommandantur et une garnison s'installent à l'école Saint Yves, quelques salles sont laissées libres le 2 septembre pour la rentrée scolaire.

7 octobre : tout Saint Yves est réquisitionné, les classes et l'internat s'installent un peu partout en ville.

Octobre : mise en place des cartes de rationnement pour l'achat des denrées alimentaires, vêtements, chaussures, tabac, charbon…

    9 février : départ de la garnison allemande de Saint Yves mais les locaux restent réquisitionnés pour des passages de troupes, en mars l'école récupère quelques salles.

    3 au 26 mai : présence à Saint Yves d'une troupe motorisée, avec 4 canons tractés par autochenilles.

    14 juillet : appliquant une consigne de radio Londres, des jeunes défilent de la gare jusqu'au monument aux Morts en chantant la Marseillaise, de nombreux gourinois les rejoignent.

    9 octobre : première rafle, les Allemands recherchent des armes et arrêtent une dizaine de personnes pendant quelques semaines.

    23 mars- 5 mai : de 1 100 à 1 300 soldats Allemands s'installent à Gourin réquisitionnant l’école Saint Yves, la salle Jacques puis une partie du nouveau Couvent Blanc (aujourd'hui école Saint Pierre) et du château de Tronjoly.

    1er juin : tout Saint Yves est réoccupé par de nouvelles troupes, et une partie de Saint Pierre en août.

    17 juillet : incendie de l'îlot de maisons entre la place Plantée et la place de la Victoire, il ne sera pas reconstruit. Les Allemands participent à la lutte contre l'incendie aidant à la chaîne des seaux et sauvant quelques meubles des flammes.

    Mi-octobre : un avion anglais mitraille Saint Yves, aurait-il repéré les Allemands ?

    5 décembre : départ des Allemands de Saint-Yves… direction le front russe.

    16 janvier : arrivée par chemin de fer des premiers réfugiés lorientais, plusieurs centaines vont suivre. Ce petit train à voie étroite passe par Plouay, Meslan, Le Faouët et Langonnet avant d'arriver à Gourin, les Gourinois le surnomment « Job Langonned » pour ne pas le confondre avec celui de la ligne Rosporden-Carhaix. Les bombardements anglo-américains commencent l'anéantissement de Lorient et de son agglomération. Lorient, Brest, Saint Nazaire sont les grandes bases des sous-marins allemands.

    16 février : mise en place du STO. Après l'échec des mesures de 1942 (mai volontariat pour « la Relève », septembre réquisitions de main d'oeuvre), le gouvernement de Vichy instaure le Service du Travail Obligatoire en Allemagne pour les jeunes nés entre 1920 et 1922 sauf ceux dont les emplois sont indispensables à l'économie, l'administration et l'enseignement, ainsi plusieurs jeunes se font embaucher aux carrières, les écoles en prennent comme surveillants. Pour échapper au STO d'autres de plus en plus nombreux entrent dans la clandestinité puis dans les premiers maquis.

    22 février-6 avril : arrivée de nouveaux soldats allemands, ils expulsent les réfugiés installés à Saint Yves, réquisitionnent une partie de Saint Pierre et de l'école laïque de garçons. Mai Jean Bariou, préparateur en pharmacie à Gourin, déjà membre d'un réseau de résistance depuis 1942, adhère au mouvement Vengeance. Il monte une filière d'évasion de résistants et d'aviateurs alliés vers l'Angleterre.

    Mi-juillet-5 août : de nouvelles troupes allemandes stationnent à Gourin occupant les écoles Saint Yves, Saint Pierre, l'école laïque de garçons et l'aile droite du château de Tronjoly d'où ils chassent les réfugiés.

    Hiver 1943-44 : des groupes de maquisards s'organisent autour du bois de Conveau.

    Nuit du 8 au 9 janvier : à l'hôtel restaurant Perrot (en face de Saint Yves) cinq résistants qui venaient de convoyer des aviateurs américains, sont arrêtés, emprisonnés à Quimper puis fusillés. Madame Perrot et sa fille sont déportées en Allemagne.

    21 janvier : une cinquantaine de soldats et officiers allemands organisent la réquisition des chevaux, charrettes et harnais sur la place Plantée.

    23 février : arrestation du buraliste J-P Le Bris, il meurt dans le train le déportant en Allemagne. 10 mars : la feldgendarmerie de Carhaix arrête quatre maquisards dans le bois de Conveau, un est tué sur place les autres déportés en Allemagne dont Nathan Schmerler, dit Noël, juif né à Paris âgé de 17 ans qui meurt en Allemagne.

    6 mai : le docteur Lohéac opère clandestinement un résistant gravement blessé, Joseph Scotet dit Job la mitraille.

    7 mai : la résistance exécute un milicien dans le secteur des carrières.

    8 mai : 60 policiers GMR (groupe mobile de réserve) faisant la chasse aux réfractaires du STO et aux résistants s'installent salle Jacques. Le même jour arrestation de deux employés de la Mairie (Bob Gestin, Joseph Le Fur morts en déportation) qui procuraient des cartes d'alimentation aux résistants et réfractaires du STO.

    9 mai : grande rafle de Gourin, 300 Allemands arrivés pendant la nuit cernent l'agglomération dès 5 heures du matin et rassemblent les hommes devant la mairie, certains sont conduits à Carhaix pour interrogatoire, trente à quarante restent arrêtés, plusieurs sont déportés en Allemagne.

    16 mai : la gestapo arrête cinq gendarmes de Gourin (déportés en Allemagne en juillet) qui informaient les résistants, réceptionnaient des armes et formaient à leur maniement. Le même jour des résistants exécutent un GMR qui circulait à moto près de Kerbiquet.

    21 mai : deux avions alliés mitraillent la gare de Gourin.

    24 mai : « suite à des informations » les Allemands découvrent le corps de J.Scotet enterré près d'une ferme à Frétezac'h. Ils arrêtent le fermier Bouchard et deux de ses fils ainsi que le docteur Lohéac puis les déportent en juillet. D'autres arrestations suivent jusqu'au début juin.

    7-9 juin : passages jour et nuit de convois allemands (camions, motos, vélos) allant vers la Normandie suite au débarquement allié du 6.

    9 juin : les GMR quittent Gourin. Le même jour le grand tas de foin réquisitionné par les Allemands à Tronjoly est incendié.

    Entre le 12 juin et le 29 juillet : la poste est attaquée cinq fois pour un total de 254 500 francs. Aucun mouvement de résistance n'a revendiqué ces attaques qui ne sont donc que des actes de banditisme...l'argent n'a jamais été retrouvé !

    30 juillet : parachutage de conteneurs à Kerbiquet.

    3 août : les Allemands quittent Gourin.

    4 août : un convoi de 44 camions bourrés d'Allemands en armes traverse Gourin allant vers Lorient.

    5 août : vers 8 heures du matin arrivée des premières troupes américaines venant de Pontivy se dirigeant vers Brest, passage ininterrompu jusqu'à 20 heures.

    6 août : de nouveaux réfugiés arrivent de la zone de Lorient (surtout des Hennebontais) où les Allemands se retranchent, on les héberge salle Jacques et dans toutes les écoles, la rentrée scolaire est reculée au 2 octobre.

    23 août : le préfet du Morbihan attribue 100 000francs à la mairie de Gourin "pour instituer une cantine à l'usage des sinistrés d'Hennebont".

    Mi-novembre : la distribution de courant électrique aléatoire depuis plusieurs mois redevient presque normale.

    10 mai : les 26 000 Allemands de « la poche de Lorient » remettent leurs armes aux troupes américaines et françaises, deux jours après la capitulation allemande.

    Avril-mai-juin : tout Saint Yves est réoccupé par de nouvelles troupes, et une partie de Saint Pierre en août.

    17 juillet : incendie de l'îlot de maisons entre la place Plantée et la place de la Victoire, il ne sera pas reconstruit. Les Allemands participent à la lutte contre l'incendie aidant à la chaîne des seaux et sauvant quelques meubles des flammes.

    Mi-octobre : retour des prisonniers de 1940, des travailleurs du STO, des quelques déportés survivants. Avec les réfugiés, Gourin atteint son maximum démographique, 6391 habitants au recensement de 1946, il y en avait 5 737 en 1936.

    Février 1949 : fin des derniers rationnements, on peut enfin acheter son pain sans ticket !